Du 4 avril au 31 août, la galerie DHC art présente Come and See de Jake et Dinos Chapman.
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Le brouhaha d’idées, passant du saugrenu au grinçant, qui s’élève du chaos organisé qu’est Come and See provoque la confusion, et ce à bien des niveaux. Ma première impression au sortir de ce bain qui semble avoir été conçu pour nous noyer, fut que les frères Chapman s’étaient fixé comme objectif de bafouer le plus de principes possibles, principes moraux, esthétiques ou philosophiques, cherchant à ébranler dans leur foulée, tant le commun des mortels que le plus aguerri des amateurs.
Chacune des propositions de Come and See prise isolément ferait simplement hausser les épaules. C’est par leur multitude et leur entrelacement qu’elles parlent. Il y a surenchère dans cette sorte de mise en abîme qui se produit lorsque l’œuvre «regarde» l’œuvre (par les personnages du KKK) et un auto-référencement perpétuel (on retrouve des œuvres passées et présentes des frères Chapman dans plusieurs œuvres de l’exposition).
Il y est question d’horreur, l’horreur d’une civilisation déshumanisée, une civilisation «laide» selon ses propres critères. Il y est question d’une autoévaluation qui dérape. Une société laissée à elle-même, une société juge et partie. Une société qui cherche à donner un sens à ce qui n’en a pas. Il y est aussi bien sûr question de la mort, unique certitude de laquelle on aimerait bien déduire ce sens manquant.
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