NU COMME
UN VER
Maintenant que je suis rasé de la tête aux pieds, je me sens plus nu que jamais. Déjà quelques photos, juste pour voir si cette peau imberbe m’inspire de nouvelles idées de montage.
Je conserve précieusement mon poil dans un petit pot de plastique sur lequel il est écrit «tranches de cerises sûres». Je le regarde avec nostalgie, comme s’il représentait un pan important de ma vie passée. Une idée m’effraie: et si, comme Samson, je tirais ma force de ma capilosité? C’est à vérifier.
J’ai toujours été très poilu. Sauf en un endroit de mon corps. Mes tibias, probablement à cause du frottement de mes chaussettes, sont depuis longtemps dégarnis. La chose m’embêtait. Pendant quelques décennies, je me suis demandé comment faire repousser le poil à cet endroit. M’abstenir de porter des chaussettes ne semblait rien y changer. La peau y demeurait lisse, comme des terres stériles. Quand j’ai eu l’idée de me raser tout le reste du corps, j’ai compris que je m’étais trompé sur ce que je voulais vraiment.
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