LES CORPS
PERDUS
Lettre de Frankétienne
«Mignonne au bain» – benoit david
Lors de mon expo A corps perdus, c’est avec plaisir que, en rentrant à la galerie une bonne journée, j’ai découvert ce petit mot inspirant qui m’attendait. Il était de la main de Frankétienne d’Argent, artiste multidisci-plinaire Haïtien, de passage à Montréal.
Mercredi 20 avril 2011
Cher Benoît,
Tu permets que je te désigne par ton prénom et que je te tutoie.
Je ne t’ai jamais rencontré, mais cela n’a pas trop d’importance. Aujourd’hui, j’ai rencontré ton œuvre. Et j’ai découvert un immense artiste. Subversif. Et surtout libre. C’est ça l’essentiel.
Toi non plus tu ne me connais pas. Pourtant, nous sommes de la race des rebelles irrécupérables.
Je te dis: continue ton œuvre. Même dans la solitude, face à l’indifférence d’une société médiocre et décadente. Et s’il arrive que tu tombes, apprends à chevaucher ta chute. Que ta chute devienne ton cheval pour continuer le voyage!
Les corps perdus, entrelacés, entremêlés, enchevêtrés, nous rappellent que nous devrions transcender nos structures animales pour que puisse émerger la lumière de l’Esprit qui nous différencie des animaux.
Je t’embrasse fraternellement,
Frankétienne d’Argent
Écrivain, dramaturge, poète, musicien, artiste-peintre
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